Reuters/CHARLES PLATIAU
L'environnement a été "exécrable" en 2009 pour Lagardère Active, la branche médias du groupe, qui a pris "le vent de face", a déclaré Arnaud Lagardère.(Source LeMonde.fr du 10.03.2010 et 15.12.2009 )
Le groupe Lagardère (actionnaire à hauteur de 34 % dans Le Monde interactif) a annoncé,aujourd'hui, mercredi 10 mars, pour 2009 un résultat net consolidé part du groupe en très forte chute (moins 77 %) à 137 millions d'euros contre 593 millions d'euros en 2008 (y compris contribution EADS) et proposé un dividende inchangé de 1,30 euro par action. Hors contribution d'EADS, le résultat net recule de 10 % à 324 millions d'euros, a précisé Lagardère dans un communiqué.
Pour le seul pôle média, les pertes nettes (part du groupe) sont passées de 70 millions d'euros en 2008 à 389 millions d'euros en 2009 (+ 455 %). Lors de la présentation de ces résultats,Arnaud Lagardère, patron du groupe, a annoncé prévoir un environnement publicitaire"toujours mauvais" en 2010, bien que meilleur qu'en 2009, année "exécrable" pour la branche médias du groupe (Europe 1, JDD, Elle...).
"Il ne faut pas fantasmer non plus sur ce qu'on peut écouter et voir à droite à gauche. On parle de petite croissance entre 0 et 3 % sur la publicité cette année, certes, mais de quelle base part-on ? En réalité, en valeur absolue, on est bien toujours dans un environnement publicitaire qui est mauvais, certes meilleur qu'il n'a été", a déclaré Arnaud Lagardère devant les analystes. L'environnement a été"exécrable" en 2009 pour Lagardère Active, la branche médias du groupe, qui a pris "le vent de face", a-t-il ajouté. "Il y a quand même des satisfactions sur Elle, sur Internet, sur Europe 1, où on a investi : on n'a pas des audiences gratuitement, cela a un coût", a poursuivi M. Lagardère.
Pour 2009, le chiffre d'affaires consolidé a reculé de 3,9 % en données brutes, à 7,9 milliards d'euros. Hors effet des variations de périmètre et de taux de change, ce chiffre d'affaires est en baisse de 4 %.
Le résultat opérationnel consolidé a quant à lui reculé, s'établissant à 461 millions d'euros contre 647 millions d'euros pour l'exercice précédent. Par ailleurs, le conseil de surveillance de Lagardère SCA a ratifié la nomination de Pierre Leroy, co-gérant, à la fonction de vice-président, directeur général délégué de la société ARCO (SA), et les nominations de Thierry Funck-Brentano etDominique d'Hinnin, aux fonctions de co-gérant de Lagardère SCA.
Pour compléter l'analyse de ces chiffres, mise en perspective des remèdes envisagés pour le pôle radio musicale du groupe, avec l'article de Guy Dutheil, publié dans le Monde.fr du 15 Décembre 2009 dernier! Notez, ci-dessus, que Arnaud Lagardère reconnaît qu' "Il y a quand même des satisfactions sur Elle, sur Internet, sur Europe 1, où on a investi : on n'a pas des audiences gratuitement, cela a un coût!". Investir sur des talents, oui, mais en les payant moins chers, comme évoqué, à la fin de l'article ci-dessous!(NDLR)
"La crise et la concurrence du MP3 auront-elles raison des radios FM musicales ? Le groupe Lagardère s'apprêterait à tailler dans le vif des réseaux d'antennes locales de ses deux stations musicales, RFM et Virgin Radio. "Nous sommes en train de regarder certaines d'entre elles", confie au Monde Didier Quillot, président du directoire de Lagardère Active. L'objectif, admet-il, est de savoir "si elles sont toutes rentables".
L'avenir s'annonce plutôt sombre pour celles qui ne le seraient pas. Pour preuve, lundi 14 décembre, le groupe Lagardère a effectué une double "présentation de la situation économique et financière" des réseaux de décrochages locaux de RFM et Virgin Radio. La première, le matin, devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). La seconde, l'après-midi, face aux instances représentatives (IRTS), syndicats et représentants des personnels, des deux radios.
Au fil des années et des rachats, Virgin Radio s'est déployée sur 228 fréquences et met en oeuvre 146 décrochages locaux. Moins diffusée, RFM rassemble 192 fréquences et 55 décrochages locaux. Les deux radios seraient présentes dans 60 à 70 villes.
Chaque bureau local emploie au minimum un journaliste et un animateur, auxquels il faut ajouter les commerciaux chargés de collecter la publicité locale. Pour l'heure, fait-on savoir chez Lagardère Active, "aucune décision n'est prise. Aucun dossier n'a été déposé au CSA".
Les personnels ont des raisons de s'inquiéter. Avant de prendre, il y a quelques semaines, la direction des programmes de RFM et Virgin Radio, Jean Isnard aurait effectué une étude sur l'avenir des décrochages locaux. Elle concluait qu'il serait plus rentable d'en fermer un certain nombre et de les centraliser à Paris.
En pratique, seules les radios proposant des décrochages locaux peuvent aussi diffuser de la publicité locale. Elles sont en général classées par le CSA en catégorie C. Si elles déposent un dossier à l'autorité de régulation pour fermer leurs bureaux locaux, ces stations peuvent être reversées en catégorie D. Elles ne retransmettront alors plus que le signal national, sans publicité locale. Les premières fermetures d'antennes locales ne pourraient pas intervenir avant février ou mars 2010.
Selon la dernière enquête de Médiamétrie sur l'audience des radios en septembre et octobre, RFM était en légère hausse, avec 4,6 % d'audience cumulée, contre 4,4 % il y a un an à la même époque. Virgin Radio était en forte baisse, avec 4,7 % d'audience cumulée, contre 5,9 % il y a un an.
"Crise structurelle"
Côté publicité, les rôles s'inversent. En cette fin d'année, le chiffre d'affaires de Virgin Radio progresserait de près de 40 %, en recettes nettes. RFM serait à la peine avec un recul de 2 % à 3 %.
Le temps de la réflexion, chez Lagardère Active, pourrait prendre plusieurs semaines. Mais le groupe réitère "sa volonté de maintenir une présence locale significative".
Au sein de Lagardère Active, ces "mesures économiques drastiques" ne constituent pas une surprise. "Pour Didier Quillot et Alexandre Bompard, PDG d'Europe 1, la crise qui frappe le secteur de la radio n'est pas conjoncturelle mais structurelle", explique, sous couvert d'anonymat, un cadre du groupe. Ce dernier s'attend ainsi à des "coupes claires" dans les prochaines semaines au sein de Lagardère Active.
Outre un plan d'économies pour RFM et Virgin Radio, Lagardère veut aussi céder Europe 1 Sport, sa radio parisienne d'information sportive. Le groupe l'avait rachetée il y a deux ans pour en faire sa tête de réseau d'une fréquence numérique nationale. Mais chez Lagardère, comme dans les autres radios privées, on ne croit plus à la radio numérique terrestre (RNT). Trop chère, trop tard ! Europe 1 Sport coûterait 1,2 million d'euros par an à Lagardère.
Enfin, selon nos informations, Lagardère Active mènerait aussi une "réflexion" sur les salaires des animateurs. Notamment à Europe 1. Selon un cadre, l'idée, "copiée sur l'exemple de TF1", serait"d'embaucher des animateurs moins payés" tout en maintenant les audiences.
Pour faire des économies, à l'époque Europe 2, avait décidé de mettre l'A2i en automatique la nuit.
Tu vas voir que la radio tel qu'on la connait ou la connu, va mourrir. Certainement pas à cause du "mp3", mais à cause de l'argent. Les dirigeants ne comprennent pas que l'artistique et la déconne, amèneront l'argent. Les auditeurs en ont besoin.
Le "non stop musique", ils peuvent effectivement l'avoir sur leur lecteur.
Pour subsiter, la radio doit changer. Certainement pas en pratiquant des plans de licenciements à tour de bras, car ce serai repousser le problème de quelques années.
A suivre.
Rédigé par : Un Passioné | 15 juin 2010 à 07:45